A propos du chaos

Dans ce court parcours entre la naisssance et la mort, que nous appellons notre vie, nous allons cheminants au gré du temps et traversons des expériences diverses et variées. Certaines nous apportent joies et satisfaction, d’autres peine et tristesse. Ces dernières sont souvent des petits cahots sur la route, des pierres d’achoppement sur lesquelles nous trébuchons, qui nous font perdre notre équilibre mais nous restons néanmoins debout et reprenons le sentier d’être humain.


Et puis parfois au détour d’une courbe,
survient avec fracas,
le « Chaos ».

Parce que les mots ont un sens, il est toujours intéressant de se mettre en recherche sur la genèse, la naissance de ceux-ci. On y découvre souvent un sens caché.
L’origine du mot est grecque, il signifie : « Ouverture, abîme ». D’emblée nous y trouvons un élément instructif, il s’agit donc d’un énorme trou béant dans lequel nous tombons à un moment bien précis de nos chemins de vie ; un abîme profond et noir, on y tombe sans retenue, comme dans les entrailles de la terre, nous y trouverons le souffre et l’errance … la souffrance !!

Le mot chaos est un substantif, il désigne :  » Une substance, ce qui existe essentiellement ». Le chaos est donc une matière essentielle dans notre expérimentation, parce qu’il nous fait atteindre une noirceur, une profondeur dans la perte de tout ce qui nous maintient debout dans la cohérence.
C’est une chute vitale qui provoque douleurs et déstructurations, il abaisse nos défenses et nous plonge dans nos propres ombres. Il nous coupe de la lumière, nous allonge dans la boue … le vide apparait au fond de la dépression.

Il est la résultante d’un événement hors de notre controle : accident, maladie, deuil, séparation … et sous bien d’autres formes encore. Il est puissant, soudain et dévastateur ; mais, et cela peut paraitre contradictoire, salutaire. En effet, comment connaître l’effet de la lumière sur nos vies sans en expérimenter l’effet de l’obscurité. Nous vivons dans un monde duel ne l’oublions pas, ici bas rien ne peut exister sans son penchant contraire et il nous faut apprendre à soupeser les deux pour en connaître le poids, le point d’équilibre et nous ajuster au mieux … le juste milieu !

Le chaos est naturel, il est provoqué et existe en corrélation au sein des quatres éléments primordiaux :

  • l’eau (inondations, tsunamis …),
  • l’air (tempêtes, cyclones …),
  • la terre (tremblements …),
  • et bien sûr le feu qui réduit tout en cendres.

Ils s’associent souvent entre eux pour le provoquer. Il est vital à l’équilibre planétaire et cosmique dans notre vision duelle.

Une des premières définitions du chaos est liée à la Genèse de notre univers, « état de confusion des éléments ayant précédé l’organisation du monde », du désordre des éléments nait la structure de la matière. Il est cyclique et se présentera plusieurs fois si nous ne rompons pas nos propres enfermements.
Par la disparition et l’éclatement de nos repères lorsque nous sommes confrontés à lui, il met à nu nos blessures profondes, celles qu’il nous faut voir coûte que coûte pour nous en libérer un fois pour toute.

Il détruit pour mieux faire renaître, il purifie et nous fait parvenir à l’essentiel, à l’essenceciel … Il tue l’ancien pour que le nouveau naisse, il fait de nous quelqu’un d’autre. Nous apprécions après son passage d’une manière accrue le bon goût de la vie que nous avions peut-être mis de côté ou oublié. Il nous rend notre plein pouvoir sur nous-même, libres de créer une expérience nouvelle libérée en partie des carcans de nos « modélisations » sociétales, familiales …

Il est le terrain nu mais fertile sur lequel l’homme nouveau apparaitra.